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Comment l’architecture régénérative peut-elle transformer la conception des bâtiments résidentiels ?

Comment l’architecture régénérative peut-elle transformer la conception des bâtiments résidentiels ?

Comment l’architecture régénérative peut-elle transformer la conception des bâtiments résidentiels ?

Comprendre l’architecture régénérative : une nouvelle approche de la construction résidentielle

Face aux défis environnementaux que pose la construction aujourd’hui, l’architecture régénérative apparaît comme une approche novatrice et prometteuse. Contrairement à l’architecture traditionnelle ou même durable, dont l’objectif est souvent de « réduire les impacts négatifs », l’architecture régénérative vise une transformation positive de l’environnement. Elle cherche à créer des bâtiments qui contribuent activement à la régénération des écosystèmes et à la revitalisation des communautés locales.

Les bâtiments résidentiels régénératifs vont au-delà de la simple efficacité énergétique. Ils s’intègrent dans leur environnement naturel, utilisent des matériaux biosourcés ou recyclés, gèrent l’eau de manière circulaire et produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Cette philosophie de conception commence à se faire une place en France, notamment dans des projets expérimentaux ou financés par des appels à projets publics.

Les piliers de l’architecture régénérative appliqués à l’habitat

L’architecture régénérative repose sur plusieurs principes fondamentaux, souvent tirés de l’écologie et de la permaculture. Ces principes peuvent être intégrés dans le processus de conception, de construction et d’exploitation de logements.

Des performances environnementales supérieures

Selon une étude menée par le Building Research Establishment (BRE), un bâtiment régénératif bien conçu peut :

En France, les labels comme le label E+C- (Énergie Positive & Réduction Carbone) ou encore les bâtiments certifiés Bepos-Effinergie 2017 s’inscrivent dans cette logique, bien que l’architecture régénérative ambitionne un cadre encore plus large et systémique.

Un impact économique à considérer

La transformation d’un projet classique en un projet régénératif représente un surcoût initial, souvent évalué entre 8 à 15 % de plus selon les données fournies par l’ADEME. Toutefois, ces coûts sont à relativiser sur le long terme. Grâce à la réduction des consommations (énergie, eau), l’augmentation de la durabilité des matériaux et le recours à des ressources gratuites (soleil, pluie, nettoyage naturel), le retour sur investissement (ROI) est en général atteint en 10 à 15 ans.

Voici quelques chiffres clés issus d’une analyse coûts-bénéfices sur un projet de 6 logements régénératifs dans le sud-ouest de la France :

Exemples de matériaux et de solutions techniques régénératives

Voici quelques exemples concrets de matériaux et systèmes utilisés dans une approche régénérative :

Formule indicative pour évaluer le coût d’un projet régénératif

Pour les porteurs de projet souhaitant estimer un budget, voici une formule indicative utilisée par certains bureaux d’études spécialisés :

Coût total projet (€) = Coût base construction × (1 + Coefficient régénératif)

Où :

Exemple : pour une maison de 120 m² construite en bois-paille avec autonomie énergétique et phytoépuration :

Coût = 1 800 x 120 x (1 + 0,12) = 242 112 € TTC (hors frais de notaire et viabilisation).

Un changement culturel indispensable chez les concepteurs et usagers

Adopter une architecture régénérative nécessite une transformation des méthodes classiques de conception. Les architectes, maîtres d’œuvre, ingénieurs, mais aussi artisans doivent adopter une approche holistique, pilotée par les principes d’écologie appliquée.

Cette mutation ne s’arrête pas à une dimension technique. Elle s’étend à la culture du projet : les habitants deviennent parties prenantes, les bâtiments sont pensés pour évoluer avec le temps, et l’ensemble du cycle de vie (du chantier à la déconstruction) est anticipé.

La participation citoyenne, les outils de conception intégrée (comme le BIM associé à des analyses de flux d’énergie et de biodiversité) et la pluridisciplinarité des équipes sont des clés de réussite. Plusieurs écoles d’architecture ont commencé à intégrer ces notions dans leur pédagogie, notamment à Strasbourg, Nantes et Bordeaux.

Vers des habitats qui soignent leur environnement

Dans un contexte de raréfaction des ressources, de dérèglements climatiques et de crises sanitaires, l’architecture régénérative peut repositionner le logement comme un acteur positif. Il s’agit de concevoir des maisons qui dépolluent, reforestent, purifient l’eau, créent du lien social et augmentent la qualité de vie de leurs habitants.

Loin d’être une utopie, cette approche dispose déjà d’outils, de références, de labels émergents et d’un socle technique fiable. Tout indique que les prochaines années verront se multiplier les actions pilotes dans ce domaine, soutenues par les politiques publiques et la pression citoyenne croissante pour des solutions alignées avec les enjeux planétaires.

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